Lespersonnes font ces pas dans un ordre prĂ©cis et reçoivent des instructions ou un feed-back diffĂ©rents (par exemple du bruit ou de la musique). Pendant les mouvements, avec et sans double tĂąche, nous mesurerons lâactivitĂ© cĂ©rĂ©brale dans les rĂ©gions responsables de la programmation des mouvements au moyen dâĂ©lectrodes placĂ©s sur le crĂąne.
Charlenede Monaco affiche désormais une coiffure mi-crùne rasé, mi coupe au bolL'épouse du prince Albert II arborait une coupe de cheveux punk lors d'une distribution de cadeaux de Noël, organisée au Palais princier mi-décembre.Elle persiste et signe ce choix capillaire pour le moins inattendu de la part de la princesse, en rasant la nuque et l'autre cÎté.
Ainsi Allen a Ă©tĂ© principalement Ă©levĂ© par la tante de sa mĂšre, Marie. Dorothy a Ă©pousĂ© plus tard Frank Hajdys, le patron du restaurant dans lequel elle travaillait; il avait Ă©galement servi dans la marine pendant un certain temps. En grandissant, Allen nâaurait apparemment pas Ă©tĂ© en trĂšs bons termes avec sa belle-famille. Cependant, il a toujours eu sa
ï»żCommentairede Boxofbeer You have to find three spots on the Broken Shore and empower Tome elfique enchantĂ© with energy.. Moonlight Ascent is located at 75 36 point, in the cliffs. Path up
Leparcours initiatique du Bwete MisÉkÉ inclut la transmission dâun savoir secret qui dĂ©passe largement le seul savoir-faire thĂ©rapeutique. Tout initiĂ© doit ainsi en passer par un
Dá»ch VỄ Há» Trợ Vay Tiá»n Nhanh 1s. paru le 27/01/2020 âą adaptĂ© au contexte belge francophone âą derniĂšre adaptation de contenu le 06/10/2021 âą Un guide-patient est un outil rĂ©alisĂ© pour vous aider Ă faire des choix pour votre santĂ©. Il vous propose des informations basĂ©es sur la recherche scientifique. Il vous explique ce que vous pouvez faire pour amĂ©liorer votre santĂ© ou ce que les professionnels peuvent vous proposer lors dâune consultation. Bonne lecture ! De quoi sâagit-il et comment les reconnaĂźtre ? CrĂąne et cerveau Le cerveau est protĂ©gĂ© par les os du crĂąne. On parle de voĂ»te du crĂąne pour la partie supĂ©rieure du crĂąne et de base du crĂąne pour la partie infĂ©rieure du crĂąne. La limite entre la voĂ»te et la base suit une ligne qui part des yeux vers le haut de la colonne vertĂ©brale. La voĂ»te comprend une partie de l'os frontal en avant, les 2 os pariĂ©taux, une partie des 2 os temporaux sur les cĂŽtĂ©s, une partie de l'os occipital en arriĂšre. La base comprend les parties horizontales de l'os frontal, des 2 os temporaux et de l'os occipital et, de plus, l'os ethmoĂŻde et l'os sphĂ©noĂŻde. La base du crĂąne est divisĂ©e en 3 fosses Ă lâavant, la fosse antĂ©rieure, Ă lâarriĂšre, la fosse postĂ©rieure, entre les deux, la fosse moyenne. Fractures du crĂąne et lĂ©sions cĂ©rĂ©brales En cas dâaccident et de choc au niveau de la tĂȘte, le crĂąne et le cerveau peuvent ĂȘtre endommagĂ©s. Le choc peut entraĂźner une fracture des os du crĂąne, avec un Ă©ventuel dĂ©placement dâun morceau dâos vers le cerveau fracture avec dĂ©pression du crĂąne ;un traumatisme crĂąnien, par exemple une commotion cĂ©rĂ©brale ;une contusion cĂ©rĂ©brale ;un saignement Ă lâintĂ©rieur du crĂąne hĂ©morragie intracrĂąnienne. Un choc Ă la tĂȘte peut entraĂźner des signes gĂ©nĂ©raux, par exemple des troubles de la conscience. En cas de fracture, en plus des Ă©ventuels signes gĂ©nĂ©raux, il peut y avoir des symptĂŽmes qui dĂ©pendent de lâemplacement de la fracture. En cas de fracture de la base du crĂąne, il peut y avoir une dĂ©chirure de lâenveloppe extĂ©rieure du cerveau dure-mĂšre et une fuite de liquide cĂ©phalorachidien vers lâextĂ©rieur. Des bactĂ©ries peuvent passer dans le crĂąne et causer une infection des mĂ©ninges mĂ©ningite. En cas de fracture de la fosse crĂąnienne antĂ©rieure, Ă hauteur des orbites et de la partie supĂ©rieure du nez, il peut y avoir une dĂ©chirure de la dure-mĂšre et une fuite de liquide cĂ©phalorachidien par le nez ; un bleu hĂ©matome autour de lâĆil ; une perte de lâodorat ; des troubles de la vue. En cas de fracture de la fosse crĂąnienne moyenne, Ă hauteur de lâoreille, il peut y avoir une dĂ©chirure de la dure-mĂšre et une fuite de liquide cĂ©phalorachidien par lâoreille ; une perte de lâaudition ; des vertiges ; une paralysie des muscles du visage. En cas de fracture de la fosse crĂąnienne postĂ©rieure, il peut y avoir un saignement entre la dure-mĂšre et le crĂąne hĂ©matome extra-dural. Comment le diagnostic est-il posĂ© ? En cas dâaccident ou de traumatisme crĂąnien, le mĂ©decin recherche une Ă©ventuelle lĂ©sion cĂ©rĂ©brale. Sâil pense quâil y a une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale grave, la personne sera toujours envoyĂ©e Ă l'hĂŽpital. Le mĂ©decin Ă©value lâĂ©tat de conscience en utilisant ce que lâon appelle l'Ă©chelle de Glasgowâ il sâagit dâĂ©valuer la rĂ©ponse verbale aux questions, la rĂ©ponse motrice et la rĂ©action des yeux. En fonction des rĂ©ponses et rĂ©actions, il attribue un nombre de points. Le total des points donne un score qui tĂ©moigne de lâĂ©tat de conscience global. Le mĂ©decin examine aussi la taille des pupilles et leur rĂ©action Ă la lumiĂšre. La rĂ©action des pupilles Ă la lumiĂšre est diffĂ©rente lorsque la pression augmente dans la tĂȘte, ce qui est le cas avec une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale interne. Au moyen dâun scanner CT scan, le mĂ©decin peut dĂ©tecter des fractures du crĂąne et des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales. Une fracture avec dĂ©pression du crĂąne peut ĂȘtre dĂ©tectĂ©e Ă la palpation. Que peut faire le mĂ©decin ? Une fracture du crĂąne nĂ©cessite rarement un traitement. Les os se ressoudent en peu de temps. Chez les enfants, la fracture peut parfois s'Ă©largir spontanĂ©ment. Il faudra donc rĂ©pĂ©ter le scanner chez les enfants de moins de 2 ou 3 ans. Le traitement global dâune fracture de la base du crĂąne se fait toujours Ă l'hĂŽpital. En cas de fuite de liquide cĂ©phalorachidien par le nez ou lâoreille, des antibiotiques doivent toujours ĂȘtre administrĂ©s pour Ă©viter une mĂ©ningite. La plupart des fuites sâarrĂȘtent dâelles-mĂȘmes en 1 Ă 2 semaines. Si la fuite persiste, un neurochirurgien devra opĂ©rer. En cas de fracture avec dĂ©pression du crĂąne, un traitement chirurgical est nĂ©cessaire pour remettre en place les fragments dâos sâils exercent une pression sur le cerveau ou si la blessure est trĂšs visible raison esthĂ©tique. Si la fracture est ouverte, un traitement chirurgical est nĂ©cessaire dans les 24 heures en raison du risque dâinfection. En savoir plus ? Les os du crĂąne images â Larousse Le scanner, ici, ou Ă trouver sur cette page des Cliniques universitaires Saint-Luc UCLouvain Source Guide de pratique clinique Ă©tranger LĂ©sions crĂąniennes et cĂ©rĂ©bralesâ 2000, mis Ă jour le et adaptĂ© au contexte belge le â ebpracticenet
1 Câest dire, avec P. Boyer, que la tradition est une forme de communication orale plutĂŽt quâune vis ... 1Le parcours initiatique du Bwete MisÉkÉ inclut la transmission dâun savoir secret qui dĂ©passe largement le seul savoir-faire thĂ©rapeutique. Tout initiĂ© doit ainsi en passer par un enseignement initiatique proprement interminable il sâagit moins en effet de la transmission dâun corpus unifiĂ© de connaissances partagĂ©es que dâun type spĂ©cifique de discours et dâinteraction entre cadets et aĂźnĂ©s1. Puisque dans le Bwete, tout relĂšve virtuellement du savoir initiatique, mieux vaut alors se focaliser sur les formes de ce savoir et les contextes de son enseignement, plutĂŽt que sur ses contenus de dĂ©tail qui ont Ă©tĂ© ou seront abordĂ©s thĂ©matiquement dans dâautres chapitres. GESTES ET PAROLES DES ANCĂTRES LE FORMALISME RITUEL 2 Chaque sociĂ©tĂ© initiatique se distingue effectivement par une danse et un rythme singuliers qui en ... 2LâidĂ©ologie au fondement du Bwete, comme de toute sociĂ©tĂ© initiatique, postule quâune frontiĂšre ontologique sĂ©pare initiĂ©s et profanes le monde se divise entre ceux qui en sont et savent et ceux qui nâen sont pas et ne peuvent donc rien savoir. La parole des profanes est donc systĂ©matiquement disqualifiĂ©e, alors mĂȘme que certains dâentre eux en savent beaucoup sur le Bwete. Il ne saurait y avoir dâautre savoir autorisĂ© sur la sociĂ©tĂ© initiatique que le savoir initiatique lui-mĂȘme. Pour les spectateurs profanes qui viennent admirer Ă chaque veillĂ©e les prouesses acrobatiques des initiĂ©s, le Bwete se limite donc au divertissement dâune danse publique. Et effectivement, le terme danse » sert parfois Ă dĂ©signer les diverses sociĂ©tĂ©s initiatiques la danse Bwete, la danse ElÉmbo, 3Mais pour certains jeunes initiĂ©s Ă©galement, le Bwete ne reprĂ©sente guĂšre plus quâune distraction leur donnant lâoccasion de faire Ă©talage de leur talent de danseur. Cette situation est moins le rĂ©sultat du dĂ©voiement des jeunes gĂ©nĂ©rations que de la mĂ©fiance des aĂźnĂ©s qui maintiennent dĂ©libĂ©rĂ©ment la masse des cadets dans lâignorance, choisissant seulement quelques Ă©lĂ©ments prometteurs pour leur transmettre leurs secrets et assurer la reproduction initiatique. Il est alors suffisant que la plupart des initiĂ©s viennent danser et chanter, sans en savoir beaucoup plus sur le Bwete. Si les profanes sont en position dâignorance, tous les initiĂ©s ne se trouvent donc pas pour autant dans une position dâomniscience. 4En effet, un banzi commence toujours par participer aux veillĂ©es sans saisir le sens exact des actes que les aĂźnĂ©s lui demandent dâaccomplir. La maĂźtrise progressive des chansons, gestes et pas de danse lui permet au bout dâun temps de prendre part Ă lâaction rituelle sans passer pour ridicule. Mais cela ne veut pas dire pour autant quâil connaisse les significations â gĂ©nĂ©ralement secrĂštes â attachĂ©es Ă tous ces actes. La liturgie dâune veillĂ©e est de toute façon suffisamment complexe pour quâil y ait toujours un certain nombre de gestes quâun initiĂ©, aussi expert soit-il, accomplira sans en connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment la motivation et le sens. Mais sâil ne sait pas vraiment ce quâil est en train de faire, les aĂźnĂ©s, eux, doivent bien le savoir. Il sâexĂ©cute donc, parce quâil a appris des aĂźnĂ©s Ă faire ainsi, et quâau fond, les ancĂȘtres ont toujours fait de mĂȘme. 5La lĂ©gitimation traditionnelle par les ancĂȘtres reste en effet la premiĂšre et la derniĂšre justification permettant de rendre raison du Bwete, comme le dit explicitement une chanson maganga ma kala na ma tsika biboto » les choses rituelles dâautrefois, laissĂ©es par les anciens ». Que les ancĂȘtres aient toujours fait ainsi suffit Ă fabriquer un rituel, qui nâest en dĂ©finitive rien dâautre quâune suite dâactes prescrits. Une veillĂ©e de Bwete sert dâailleurs avant tout Ă rĂ©jouir les ancĂȘtres par la bonne exĂ©cution dâun travail rituel collectif câest le sens du terme mayaya â rĂ©jouissance â qui dĂ©signe une veillĂ©e simple sans occasion spĂ©cifique. Cette dimension autotĂ©lique de lâaction est sans doute un trait essentiel de tout rituel lâacte rituel est Ă lui-mĂȘme sa propre fin. 6Un initiĂ© doit donc faire le Bwete comme les ancĂȘtres lâont toujours fait, sans nĂ©cessairement se poser la question du sens des actes. Vouloir alors trouver partout des significations et des motivations symboliques ne serait que dĂ©formation professionnelle dâanthropologue. Parfois, les gloses des initiĂ©s ne sont effectivement que des rĂ©ponses ad hoc destinĂ©es Ă contenter lâethnographe. Si un rituel peut donc fort bien se passer de commentaires hermĂ©neutiques, le Bwete possĂšde nĂ©anmoins trĂšs nettement une tradition exĂ©gĂ©tique propre. Les initiĂ©s sont rapidement capables â et avides- de dĂ©velopper un discours abondant sur les significations de tel geste ou objet rituel, dâaprĂšs leurs propres interprĂ©tations et celles que leur ont divulguĂ©es les aĂźnĂ©s. 3 Ă partir de lâexemple du rituel jaĂŻniste puja, Humphrey & Laidlaw 1994 soutiennent ainsi que le ... 7Cette tension permanente au cĆur du rituel entre la forme vide de lâobligation traditionnelle je fais cela parce que câest ainsi et la surabondance des motivations symboliques je fais ceci parce que ceci signifie cela ne fait que reflĂ©ter le dĂ©calage entre la performance rituelle et son exĂ©gĂšse. La mĂ©morisation et la maĂźtrise opĂ©ratoire des sĂ©quences dâactes prĂ©cĂšdent leur Ă©ventuelle explicitation3. Et la sĂ©ance dâenseignement des cadets par les aĂźnĂ©s est toujours relĂ©guĂ©e au matin qui suit la veillĂ©e. Lâimplication rituelle repose donc sur un Ă©cart entre lâexĂ©cution de sĂ©quences dâactions bien dĂ©finies et un savoir sur ces actions irrĂ©mĂ©diablement incomplet et incertain. Cet Ă©cart ne se rĂ©sorbe jamais complĂštement la relance indĂ©finie du jeu interprĂ©tatif fait quâaucune exĂ©gĂšse ne viendra jamais combler totalement la distance entre la performance rituelle et la comprĂ©hension quâon peut en avoir. 4 Humphrey & Laidlaw ibid. rejettent cette hypothĂšse dâun code symbolique partagĂ© au principe du r ... 8On voit ainsi apparaĂźtre les rapports complexes quâentretiennent lâaction rituelle et les significations exĂ©gĂ©tiques qui lui sont attachĂ©es. En tant que suite des gestes et paroles des ancĂȘtres dont les aĂźnĂ©s ont la garde, le rituel du Bwete se suffit Ă lui-mĂȘme et pourrait Ă la limite se passer de toute interprĂ©tation exĂ©gĂ©tique. La collaboration rĂ©glĂ©e des initiĂ©s dans lâaction rituelle ne nĂ©cessite donc aucun code symbolique partagĂ© par tous les acteurs4. Au contraire, un tel code appauvrirait sensiblement le Bwete. Câest justement parce quâil nây a pas dâentente prĂ©alable sur ce que signifie exactement le rituel que ce dernier peut sâaccommoder de multiples interprĂ©tations, donner lieu Ă des exĂ©gĂšses si bavardes, et toujours laisser penser quâil recĂšle encore dâautres mystĂšres. 9La performance rituelle est donc une action formalisĂ©e qui en elle-mĂȘme ne communique aucun contenu signifiant. Cet argument peut paraĂźtre acceptable pour lâaction rituelle â la conception sĂ©miotique selon laquelle gestes et danses communiquent un message nâĂ©tant dĂ©jĂ quâune analogie discutable. Mais lâhypothĂšse est plus contestable pour la parole rituelle dont on attend quâelle vĂ©hicule un contenu propositionnel signifiant â le langage Ă©tant avant tout un medium de communication. 5 Sur la parole rituelle, cf. Du Bois 1986. 6 RapiditĂ© qui se retrouve dans les danses et les chants. 10Pourtant, nombre dâinitiĂ©s profĂšrent chants et invocations sans vraiment comprendre les paroles prononcĂ©es, qui ne sont pas nĂ©cessairement dans leur langue maternelle et que lâĂ©locution chantĂ©e contribue de toute façon Ă dĂ©former. Mais lâintelligibilitĂ© immĂ©diate des paroles nâa en rĂ©alitĂ© que peu dâimportance pour le locuteur comme pour lâauditoire â chacun se contentant dâune interprĂ©tation fort libre sur le sens gĂ©nĂ©ral de la performance. Lâimportant est moins le contenu que la forme de lâacte verbal qui doit respecter une structure prosodique distinctive. Ainsi lâinvocation masculine mwago se caractĂ©rise par une structure rĂ©pĂ©titive et un style dâĂ©locution entre la parole et le chant, imitant vaguement une lamentation. Ces traits formels permettent de distinguer lâinvocation Ă la fois de la parole ordinaire et des autres chants de la veillĂ©e5. Des contrastes prosodiques sĂ©parent Ă©galement les diffĂ©rentes branches du Bwete, tels des marqueurs distinctifs audibles par rapport Ă lâinvocation articulĂ©e du MyÉbΔ, celle du NgÉndΔ est exĂ©cutĂ©e sur un tempo effrĂ©nĂ© qui rend dĂ©libĂ©rĂ©ment la parole inintelligible6. 11Une performance orale rĂ©ussie doit donc respecter certaines formes prosodiques, mais nâa pas besoin de transmettre un message entiĂšrement intelligible. Certes, lâinvocation nâest pas en elle-mĂȘme dĂ©nuĂ©e dâun sens littĂ©ral. Mais elle nâest justement jamais envisagĂ©e en elle-mĂȘme, comme pourrait lâĂȘtre un texte. Elle est toujours un acte de parole singulier attachĂ© Ă un contexte spĂ©cifique. Il nâest alors pas pertinent de considĂ©rer la valeur propositionnelle des Ă©noncĂ©s hors de leur contexte dâĂ©nonciation, puisque cette valeur nâest pas une pure propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de lâĂ©noncĂ©. Dans les chants et les invocations, le langage ne sert donc pas Ă transmettre fidĂšlement un message. Il sâagit plutĂŽt dâune transformation de la parole ordinaire reposant sur une formalisation distinctive. 7 Bloch se situe ici dans la lignĂ©e pragmatiste de Malinowski pour qui la fonction principale du lan ... 12M. Bloch a bien analysĂ© lâimportance de cette formalisation du langage dans le rituel de circoncision des Merina Ă Madagascar Bloch 19747. Discours formel, incantation et chant y sont autant dâĂ©tapes dâun mĂȘme processus de transformation du langage ordinaire la danse Ă©tant lâĂ©quivalent pour les mouvements corporels. Dans ce langage formalisĂ©, la force propositionnelle de lâĂ©noncĂ© son aptitude Ă dĂ©crire la rĂ©alitĂ© sâannule quand sa force illocutoire son aptitude Ă influencer les gens atteint son maximum. La parole rituelle merina ne dit en dĂ©finitive rien sur le monde mais repose sur lâutilisation de la forme comme moyen de pouvoir. Elle nâest en effet rien dâautre que la parole autoritaire des aĂźnĂ©s, parole provenant originellement des ancĂȘtres speaking the words of the ancestors ». Le Bwete fait sensiblement le mĂȘme usage de la parole rituelle. Chants et invocations des veillĂ©es ne sâadressent dâailleurs pas directement aux hommes mais dâabord aux ancĂȘtres. Peu importe alors que les hommes nâen comprennent pas les paroles si les ancĂȘtres entendent les bonnes formules et la bonne musique. 13Cette transformation du langage ordinaire qui rend largement incomprĂ©hensibles formules, invocations et chants du Bwete repose sur lâusage dâune langue secrĂšte. Chez les Bavove dont la langue est le gevove, ce langage initiatique est connu sous le terme mitimbo. Gevove ordinaire et mitimbo sâopposent comme le cadet et lâaĂźnĂ©, le village et la forĂȘt, le villageois et le pygmĂ©e, la visibilitĂ© et lâinvisibilitĂ©, lâĂ©vidence et lâĂ©nigme. Le mitimbo est la parole insaisissable des anciens, parole dont la signification se dissimule comme le pygmĂ©e en forĂȘt. ConcrĂštement, lâĂ©cart par rapport Ă la langue ordinaire est marquĂ© dâune part par un usage abondant de pĂ©riphrases, mĂ©taphores et mĂ©tonymies, dâautre part par de nombreux emprunts aux langues des populations voisines desquelles les Bavove ont reçu le Bwete notamment Mitsogo et Masangu. Or, si le getsogo appartient au mĂȘme groupe linguistique que le gevove groupe B30, ce nâest pas le cas du yisangu groupe B40. 14La situation se complique encore lorsque le Bwete se transmet des Bavove Ă dâautres populations. Lâimportant brassage ethnique dans le Bwete du Sud Gabon fait alors du mitimbo un sabir oĂč aucun locuteur ne retrouverait plus sa langue maternelle. Câest lĂ dâailleurs un thĂšme initiatique explicite le mitimbo porte la trace sĂ©dimentĂ©e des pĂ©rĂ©grinations du Bwete, de village en village, dâethnie en ethnie, depuis ses origines jusquâĂ nos jours. Ce sabir rituel oblitĂšre dĂ©libĂ©rĂ©ment la comprĂ©hension. Au bout de cette chaĂźne de diffusion, il devient mĂȘme une langue purement formelle qui ne vĂ©hicule plus aucun message littĂ©ral. Ainsi en va-t-il du popi ou popĂš na popĂš, langue rituelle du Bwiti des Fang du Nord Gabon qui la comparent dâailleurs au latin dâĂglise Mary 1983b 267-279. Les initiĂ©s se contentent alors de mĂ©moriser des formules quâils rĂ©pĂštent mĂ©caniquement sans en comprendre le sens. 15Mais Ă faire ce chemin Ă lâenvers pour retourner au cĆur historique de la sociĂ©tĂ© initiatique, parmi les communautĂ©s mitsÉgÉ du Bwete Disumba dans la rĂ©gion Dibowa entre les villages IkobĂ© et EtĂ©kĂ©, on constate que la langue rituelle ne redevient pas pour autant transparente. Le povi, orateur du Disumba, parle bien en getsÉgÉ, mais dans une langue encore obscurcie et travestie. Les emprunts moins nombreux aux langues voisines laissent alors la place Ă un art consommĂ© des doubles sens et autres transpositions imagĂ©es. Le pĂ©nis sâappelle ainsi Mosuma mwana Etsike a ma tsika ka mbeyi mikanga, câest-Ă -dire Mosuma fils dâEtsike qui a laissĂ© les riviĂšres percĂ©es â ce qui renvoie Ă la dĂ©floration, le vagin Ă©tant dĂ©signĂ© par le terme Mobogwe qui est le nom dâune riviĂšre. Tout lâart du povi est de dissimuler un sens secret sous un sens littĂ©ral. Comme le note R. Sillans 1967 74-99, les rĂ©cits initiatiques sont en outre pleins dâincohĂ©rences, inversions et rĂ©pĂ©titions, et sont de toute façon dĂ©bitĂ©s Ă une cadence si soutenue quâils en deviennent inintelligibles. 16Cet usage singulier du getsÉgÉ ordinaire doit dâabord permettre de cacher le sens du message aux profanes lorsque le povi parle en public. Mais, puisque le povi travestit encore ses paroles Ă lâĂ©cart de toute oreille profane, il sâagit tout aussi bien dâobscurcir la signification pour les initiĂ©s eux-mĂȘmes. Ainsi, les initiĂ©s du Disumba tsogo ignorent eux aussi la plupart du temps la signification exacte des formules rituelles. La fonction de la langue rituelle sert donc moins Ă protĂ©ger le secret quâĂ le crĂ©er et le suggĂ©rer elle ne cache pas aux profanes une vĂ©ritĂ© transparente aux initiĂ©s ; elle rend le Bwete Ă©nigmatique Ă tous, y compris aux initiĂ©s. 8 Pour lâethnographe, cette situation rend impossible toute traduction littĂ©rale il ne faut pas ... 17Des riches mĂ©taphores du povi tsÉgÉ au formalisme vide du popi des Fang en passant par la situation hybride du mitimbo des Bavove, il nây a donc quâune seule et mĂȘme logique celle dâun refus de la littĂ©ralitĂ© au service des aĂźnĂ©s. La langue rituelle ne conserve pas prĂ©cieusement les secrets initiatiques. Elle ne vise pas Ă transmettre fidĂšlement des messages, mĂȘme cryptĂ©s. Elle instaure plutĂŽt une hĂ©tĂ©ronomie dans lâaccĂšs aux significations initiatiques elle suggĂšre un savoir possible mais inaccessible, et impose ainsi le recours Ă lâinterprĂ©tation des aĂźnĂ©s qui en dĂ©tiennent le monopole8. Ce recours aux aĂźnĂ©s sâimpose en rĂ©alitĂ© dĂšs la premiĂšre veillĂ©e dâinitiation lorsque le banzi se fait expliquer ses visions par le pĂšre initiateur. DâemblĂ©e, lui est refusĂ© un accĂšs autonome Ă la signification de sa propre expĂ©rience. Ce dĂ©calage entre lâexpĂ©rience rituelle et son Ă©lucidation interminable joue ainsi un rĂŽle constitutif dans la structuration du rapport au savoir initiatique. LE BWÆNZÆ LâENSEIGNEMENT INITIATIQUE 9 Ou au nzimbe qui est lâĂ©quivalent du bwΔnzΔ dans la branche Disumba. 18Lâenseignement initiatique est tout Ă fait spĂ©cifique et marque une rupture avec le cadre de la conversation ordinaire. Ce nâest quâau bwΔnzΔ quâon peut parler le Bwete » vÉvÉkÉ Bwete Δ »9. Le bwΔnzΔ dĂ©signe dâabord le site en forĂȘt interdit aux profanes mais aussi, par extension, nâimporte quel lieu oĂč les initiĂ©s peuvent parler en apartĂ©. Le bwΔnzΔ est le lieu du secret. Les initiĂ©s nâhĂ©sitent pas Ă sây mettre entiĂšrement nus, lorsquâil sâagit de montrer la nuditĂ© du Bwete, câest-Ă -dire dâaborder les affaires les plus secrĂštes. Un bwenze une sĂ©ance dâenseignement initiatique est organisĂ© le lendemain matin de chaque veillĂ©e rituelle les aĂźnĂ©s y reviennent sur ce qui a Ă©tĂ© fait au cours de la nuit â ce qui illustre bien la dimension rĂ©trospective du commentaire initiatique. Mais on peut aussi profiter de toute autre occasion visite chez un parent initiĂ©, invitation dâaĂźnĂ©s Ă venir parler. 19Lâenseignement initiatique, câest aussi un certain type de relation entre aĂźnĂ©s et cadets. La transmission du savoir suit scrupuleusement la hiĂ©rarchie initiatique des aĂźnĂ©s supposĂ©s savoir enseignent Ă des cadets dĂ©sirant savoir. Le pĂšre initiateur est le premier Ă enseigner ses banzi. Mais dans les faits, nâimporte quel aĂźnĂ©, y compris celui dâune autre communautĂ© locale, peut venir occuper la place du maĂźtre dans le dispositif du bwenze. Souvent, une sĂ©ance commence par quelques Ă©nigmes posĂ©es au cadet, afin de tester sa connaissance, mais aussi de lâobliger Ă se dĂ©clarer ignorant, et donc de rĂ©affirmer explicitement la relation dâinĂ©galitĂ© au principe de la transmission. 10 Câest lâargument central de Jamin 1977. 20Cette relation de subordination se traduit directement dans le systĂšme des attitudes. Câest ce que les initiĂ©s appellent mabÉndo ou digÉba, le respect dĂ» aux aĂźnĂ©s Pour connaĂźtre tout ça, il faut plier les genoux. » Le cadet doit parfois sâagenouiller effectivement pour recevoir la connaissance de son aĂźnĂ©, signe de soumission qui reproduit la posture de prise de bĂ©nĂ©diction. Ă lâinverse, les aĂźnĂ©s savent instrumentaliser la rĂ©tention du secret taire, mentir, faire attendre Ă leur profit peu importe alors le contenu dissimulĂ© du secret, du moment que le seul fait de le taire affirme manifestement le rapport de subordination10. Au bwenze, le savoir et lâignorance se manipulent et le respect se joue â les cadets nâĂ©tant pas les derniers Ă ruser pour parvenir Ă arracher le Bwete » Ă ceux qui savent. 11 Les rapports monĂ©taires semblent plus importants dans le MisÉkÉ que dans le Disumba. Le MisÉkÉ con ... 12 Câest exactement le sens du ÎŒÏÎČÎżÎ»ÎżÎœ grec du verbe Ï
ÎŒÎČΏλλΔÎčΜ joindre » objet partagĂ© entre ... 21Cette relation de subordination sâexprime Ă©galement dans lâobligation dâune rĂ©tribution matĂ©rielle, le plus souvent monĂ©taire de quelques centaines Ă quelques milliers de francs CFA il faut poser le Bwete » Ă celui qui parle le Bwete. Si lâaĂźnĂ© donne un secret, le cadet doit lui donner quelque chose en Ă©change. Comme le dit crĂ»ment la formule le Bwete, câest lâargent », tout se paie dans la sociĂ©tĂ© initiatique et plus largement dans toutes les sociĂ©tĂ©s initiatiques au Gabon veillĂ©es, fĂ©tiches, mĂ©dicaments, savoir11. Le prix du Bwete dĂ©pend de la valeur du savoir divulguĂ©, câest-Ă -dire en rĂ©alitĂ© de la valeur de lâaĂźnĂ©. Ă un pĂšre initiateur, on donnera plus quâĂ un aĂźnĂ© proche de soi et celui qui sâestime lĂ©sĂ© en dira moins. Si le cadet nâa rien Ă donner sur le moment, il cueille une feuille et la tend Ă lâaĂźnĂ© qui en arrache la moitiĂ© le partage des deux moitiĂ©s vaut comme une reconnaissance de dette12. 22Sâil ne sâacquitte pas de la contrepartie, le dĂ©biteur est censĂ© oublier tout ce qui lui a Ă©tĂ© racontĂ© dĂšs la fin du bwΔnzΔ En donnant, tu crois que tu donnes Ă la personne qui va attraper lâargent, mais câest aux gĂ©nies que tu donnes. Câest pour faire en sorte que tout ce quâils vont te parler, ça rentre dans la tĂȘte et dans le cĆur, et câest inoubliable. » Le destinataire du don est en rĂ©alitĂ© multiple lâaĂźnĂ© qui empoche lâargent, mais surtout les gĂ©nies mikuku et le Bwete lui-mĂȘme dâoĂč les expressions poser les mikuku » ou poser le Bwete ». Les aĂźnĂ©s ne sont en effet que les dĂ©positaires dâune connaissance initiatique dont les ancĂȘtres sont les dĂ©tenteurs originaires. Le paiement du bwΔnzΔ sâinscrit ainsi dans un systĂšme plus gĂ©nĂ©ral de la dette initiatique. Ătre initiĂ©, câest ĂȘtre dĂ©biteur dâune dette infinie contractĂ©e envers les ancĂȘtres mikuku et le Bwete dette proprement inacquittable dâavoir Ă©tĂ© de nouveau mis au monde Ă travers lâinitiation. Le pĂšre initiateur nâoccupe donc jamais que la seconde place, aprĂšs le Bwete et les ancĂȘtres. Il entre Ă©videmment dans de tels discours quelque hypocrisie qui tient Ă la mystification des rapports Ă©conomiques dâappropriation. Il est cependant vrai que le pĂšre initiateur lui-mĂȘme continue de payer la dette du Bwete, Ă travers les dĂ©penses et les efforts du travail rituel. Tout le monde paie aux ancĂȘtres le savoir et le pouvoir quâils ont lĂ©guĂ©s avec le Bwete. 23Avant chaque bwΔnzΔ, lâaĂźnĂ© donne aux cadets une mixture, appelĂ©e dikasi ou ekasi, contenant du miel, de la cola pilĂ©e et des feuilles Ă©crasĂ©es de tangimina commelinacĂ©e indĂ©terminĂ©e dont le nom signifie se souvenir ». Cette prĂ©paration permet au cadet de ne pas oublier ce quâon lui raconte, conjurant ainsi un risque inhĂ©rent au caractĂšre oral de lâenseignement initiatique. La conception sous-jacente de lâoubli est en rĂ©alitĂ© plus complexe quâil nây paraĂźt Câest un dikasi quâon te donne pour que cela reste dans ta tĂȘte. MalgrĂ© nâimporte qui Ă qui tu vas parler, tu as dĂ©jĂ tout encaissĂ©. Parce que si on te dit une parole aujourdâhui, toi aussi, tout de suite, tu dis Ă lâautre. Quand tu parles, cela reste avec lâautre, ça part sur lui pour toujours. Donc on ne parle pas le Bwete nâimporte comment. Ce sont tes rĂ©serves, tes secrets. » Lâoubli ne provient pas dâun dĂ©faut dâattention mais dâune dilapidation du savoir initiatique. Câest pour cela que lâaĂźnĂ© mange Ă©galement sa part de la mixture il doit conjurer le risque de perdre son savoir en le divulguant au cadet. Transmettre un secret Ă un tiers, câest risquer de le perdre en lâoubliant aussitĂŽt â ce qui rĂ©vĂšle bien que la valeur du secret tient Ă sa rĂ©tention. Lâenseignement initiatique du Bwete se situe donc Ă lâopposĂ© dâune pĂ©dagogie humaniste transmettant un savoir commun partageable, conception dominante de notre systĂšme acadĂ©mique et de son savoir scientifique. 13 Ils ressemblent donc, dans un autre domaine, Ă nos journaux intimes documents Ă©crits qui ne sont ... 24Câest pourquoi coucher par Ă©crit lâenseignement initiatique ne se fait pas. La trace Ă©crite, au lieu de pallier les mĂ©moires dĂ©faillantes, redoublerait au contraire le risque dâoubli. Elle constitue une divulgation publique qui confine Ă la dilapidation totale. Si lâenseignement initiatique est dĂ©tachĂ© de toute performance orale, il risque en effet dâĂ©chapper aux aĂźnĂ©s qui en perdent le contrĂŽle. MalgrĂ© cet interdit, quelques initiĂ©s disposent de documents personnels sur le Bwete texte de chants ou invocations. Mais il est notable que ces documents Ă©crits, soigneusement cachĂ©s dans des sacs, ne sont gĂ©nĂ©ralement pas destinĂ©s Ă ĂȘtre montrĂ©s Ă des tiers ou alors uniquement dans le secret du bwΔnzΔ13. 14 Par exemple, F. Barth my strong suspicion is that the bodies of native explanation that we fin ... 25Le savoir initiatique est ainsi fermement attachĂ© au cadre spĂ©cifique de sa transmission au bwenze. Le discours tenu sur le rituel a lieu dans un contexte lui-mĂȘme fortement ritualisĂ© coupure marquĂ©e par rapport aux contextes ordinaires de communication. Trop souvent, dans les descriptions anthropologiques du rituel, le lecteur ne sait quelle valeur et quel statut accorder aux interprĂ©tations qui lui sont donnĂ©es, faute de prĂ©cision explicite. Ă la description de lâaction rituelle sâajoutent toujours des exĂ©gĂšses dont on ne sait jamais trĂšs bien de qui elles sont le fait interprĂ©tations de lâauteur, commentaires dâinitiĂ©s ou de profanes. Et quand il est prĂ©cisĂ© que les initiĂ©s en sont les auteurs, on ignore souvent dans quel contexte cette information a Ă©tĂ© transmise Ă lâethnographe discussion libre entre initiĂ©s ou rationalisation ad hoc pour satisfaire lâanthropologue, banale conversation ou discours spĂ©cifique. On ignore par consĂ©quent si les commentaires touchant le rituel font pleinement partie de la sociĂ©tĂ© ou ne sont quâune Ă©laboration secondaire largement factice. Ce dĂ©faut de contextualisation des exĂ©gĂšses rituelles peut lĂ©gitimement entraĂźner une suspicion dâartificialitĂ©14. Le commentaire sur le rituel est loin dâĂȘtre un discours naturel et Ă©vident, universellement partagĂ© par les initiĂ©s et les anthropologues. Câest toujours au contraire un type spĂ©cifique de discours, culturellement marquĂ© et donc Ă©minemment variable. 26Lâessentiel des exĂ©gĂšses que jâai pu recueillir sur le Bwete lâont Ă©tĂ© dans le cadre dâinnombrables sĂ©ances de bwenze entre initiĂ©s. Commentaires, interprĂ©tations et rationalisations appartiennent pleinement Ă la tradition initiatique locale le Bwete est disert et nâen finit jamais de se dĂ©crire lui-mĂȘme, de revenir sur ses propres actes en leur attribuant des significations. La classique situation ethnographique de recueil dâinformation a donc pu et dĂ» sâinsĂ©rer dans un contexte autochtone prĂ©existant, avec ses rĂšgles propres mais aussi ses relations de subordination dans lesquelles il a bien fallu accepter de me laisser enfermer. Ces contraintes de lâenseignement initiatique contrarient parfois les nĂ©cessitĂ©s du travail ethnographique, ce quâillustre bien le problĂšme de la prise de notes. Un ethnographe est avant tout quelquâun qui passe son temps Ă coucher sur de petits carnets tout ce quâil observe et ce quâon lui dit, source inĂ©puisable dâamusement et dâĂ©tonnement pour ses interlocuteurs. Mais dans le secret du bwΔnzΔ, cette activitĂ© professionnelle heurte de front lâinterdit de lâĂ©crit ou de lâenregistrement qui protĂšge le pouvoir des aĂźnĂ©s. Je nâai heureusement pas eu tout le temps Ă me fier Ă ma simple mĂ©moire et aux vertus de la feuille tangimina aprĂšs avoir installĂ© une relation de confiance avec les initiĂ©s, jâai pu la plupart du temps prendre en notes ou enregistrer les sĂ©ances au bwΔnzΔ. 15 La Bible joue sans doute un rĂŽle dans lâaffaire quâune religion, que les Gabonais connaissent to ... 27Les justifications et conditions de cette transgression tolĂ©rĂ©e du secret et de lâoralitĂ© variaient selon les initiĂ©s. Beaucoup reportaient le problĂšme en aval je peux Ă©crire ou enregistrer, Ă condition que je sois Ă©galement initiĂ© au Mwiri ce qui a Ă©tĂ© fait, de maniĂšre Ă protĂ©ger mes propres secrets et assurer ma responsabilitĂ©. Dâautres avaient acceptĂ© que le Bwete devienne public et sâĂ©crive dans des livres le Bwete appartient dĂ©sormais Ă tout le monde et ne doit pas ĂȘtre accaparĂ© par quelques aĂźnĂ©s jaloux. Les remises en cause du dispositif de transmission du savoir existent donc au sein mĂȘme du champ initiatique15. Jâai ainsi pu obtenir de la part de mes principaux interlocuteurs lâautorisation explicite dâĂ©crire et publier. On verra de toute façon plus loin comment lâironie du Bwete minimise en rĂ©alitĂ© beaucoup le pĂ©ril de la transgression de ce secret. LE BRICOLAGE DU SAVOIR INITIATIQUE 28Lâattachement du savoir initiatique au cadre spĂ©cifique du bwΔnzΔ pĂšse sur la forme mĂȘme de ce savoir. La multiplication des occasions de bwΔnzΔ et des aĂźnĂ©s avides dâoccuper la place du maĂźtre donne notamment du savoir initiatique une image Ă©clatĂ©e. Les initiĂ©s soulignent quâil nâest pas bon de recevoir le Bwete des mains et de la bouche dâune seule personne, fĂ»t-ce son propre pĂšre initiateur. Les rencontres et Ă©changes entre initiĂ©s sont dâailleurs intenses, Ă travers les invitations entre communautĂ©s voisines, les carriĂšres individuelles croisant plusieurs branches et sociĂ©tĂ©s initiatiques, ou encore les pĂ©riples initiatiques chez les ethnies rĂ©putĂ©es expertes dans les choses initiatiques, comme les MitsÉgÉ, Gapinzi, Bavove, Simba ou pygmĂ©es. Les initiĂ©s ont ainsi lâoccasion dâentendre de nombreuses voix souvent divergentes. 29MalgrĂ© lâancrage local des communautĂ©s, le savoir initiatique est donc le rĂ©sultat dâun brassage dâĂ©lĂ©ments de provenances diverses. Les cent kilomĂštres de la route entre Libreville et Kango, dont les bas-cĂŽtĂ©s rĂ©vĂšlent dâinnombrables mbandja de multiples sociĂ©tĂ©s initiatiques et origines ethniques, en sont la meilleure illustration. Mais cette logique est commune Ă lâensemble des communautĂ©s initiatiques, qui sont en quelque sorte des zones de contact permanentes, y compris en milieu villageois. Le savoir initiatique du Bwete est ainsi le produit dâun bricolage de fragments parfois hĂ©tĂ©rogĂšnes. A. Mary en a minutieusement analysĂ© la logique dans le Bwiti fang, oĂč le syncrĂ©tisme chrĂ©tien est particuliĂšrement important Mary 1999. Plus au sud, les Ă©lĂ©ments chrĂ©tiens sont absents ou nettement plus rares. Comme le montre bien le sabir rituel, câest plutĂŽt la logique des emprunts entre populations voisines qui rĂšgle ce bricolage â les Ă©changes entre ces populations Ă©tant anciens, intenses et souvent indĂ©mĂȘlables situation particuliĂšrement nette pour les groupes Î10, B30 et B40. 16 On a coutume de lire aujourdâhui Dieu dâeau de M. Griaule comme le plus bel exemple de cette mysti ... 30La fiction du vieux sage indigĂšne, dĂ©tenteur omniscient dâun systĂšme de pensĂ©e bien ordonnĂ©, est donc parfaitement intenable â la multiplication des sources ayant vite fait de rĂ©vĂ©ler lacunes et contradictions16. Le savoir initiatique du Bwete est moins un savoir Ă proprement parler quâun agrĂ©gat de discours fragmentaires inĂ©galement distribuĂ©s entre initiĂ©s. Cette polyphonie du Bwete est dâautant plus marquante quâelle est souvent discordante le premier poteau du corps de garde, est-ce le fil de lâaraignĂ©e ou le pĂ©nis en Ă©rection ? Doit-on placer la torche Ă droite ou Ă gauche du poteau central lors de la sortie des danseurs ? Dans ces frĂ©quents dĂ©saccords entre initiĂ©s se jouent en rĂ©alitĂ© les rapports de forces entre aĂźnĂ©s pour le contrĂŽle des cadets au niveau de la communautĂ© locale. Servant Ă exprimer indirectement les jalousies et rivalitĂ©s entre initiĂ©s et communautĂ©s, le savoir initiatique fait donc lâobjet dâune manipulation intĂ©ressĂ©e. 17 Un initiĂ© expliquait ainsi Ă R. Sillans on crĂ©e une branche chaque fois que lâon voit des chos ... 31Ă cette polyphonie discordante sâajoute encore le rĂŽle des inventions personnelles. Les initiĂ©s reconnaissent en effet lâimportance de lâinnovation individuelle dans le savoir initiatique, Ă travers la place accordĂ©e au rĂȘve ndÉti et Ă la vision. LâactivitĂ© onirique inspire ou sert ainsi Ă justifier des innovations liturgiques, exĂ©gĂ©tiques ou mythiques dont les plus significatives mĂšnent parfois Ă des schismes et Ă la crĂ©ation de nouvelles branches initiatiques17. Le rĂȘve joue dâailleurs un rĂŽle dĂ©cisif dans les mythes dâorigine du Bwete un parent mort divulgue en rĂȘve les secrets de lâeboga, la recette des fĂ©tiches, la conduite Ă tenir pour soigner, consulter ou faire une chasse miraculeuse. Le Bwete commence ainsi par le rĂȘve, principal moyen de communication avec les ancĂȘtres. Le rĂȘve est donc au principe dâun paradoxe qui permet et justifie lâinnovation individuelle message rĂ©vĂ©lĂ© Ă un individu singulier, il surpasse pourtant lâenseignement initiatique des aĂźnĂ©s puisquâil Ă©mane des ancĂȘtres dont provient censĂ©ment tout le savoir du Bwete. Lâinnovation individuelle procĂšde donc directement des ancĂȘtres. 18 Pour rendre compte de la forte variabilitĂ© des idĂ©es et pratiques religieuses des populations des ... 32Il nâest ainsi pas rare de recueillir sur le terrain des rĂ©cits mythiques qui diffĂšrent des versions canoniques et semblent dâinvention rĂ©cente. Les innovations rĂ©ussies ne sont pourtant pas des crĂ©ations ex nihilo mais des reconfigurations de rĂ©cits classiques qui mettent en relief des Ă©lĂ©ments souvent dĂ©jĂ prĂ©sents de maniĂšre implicite. Ce processus de rĂ©agencement permet ainsi de gĂ©nĂ©rer des histoires inĂ©dites et pourtant immĂ©diatement familiĂšres pour une oreille initiĂ©e. Mais il est normal quâune sociĂ©tĂ© initiatique qui repose autant sur lâimplicite et le secret octroie une place consĂ©quente Ă lâinnovation individuelle18. LâindĂ©termination et le caractĂšre allusif qui sont les caractĂ©ristiques premiĂšres du langage rituel appellent naturellement les interprĂ©tations idiosyncrasiques. Et cela dâautant plus facilement que le Bwete fonctionne sur le principe de la pleine autonomie des communautĂ©s initiatiques locales. Le travail de crĂ©ation peut donc sâexercer sur un vaste champ de connotations partiellement indĂ©terminĂ©es, mais mobilisant des champs thĂ©matiques renvoyant Ă des expĂ©riences communes et donc facilement partageables sexualitĂ©, naissance, mort, sorcellerie â thĂšmes abordĂ©s plus prĂ©cisĂ©ment dans la troisiĂšme partie de lâouvrage. Tel initiĂ© pourra ainsi accentuer systĂ©matiquement la symbolique sexuelle fĂ©minine, alors que tel autre jouera au contraire sur les allusions phalliques. Tel insistera sur le rĂŽle de lâoncle utĂ©rin, tel autre sur celui du pĂšre. 33La norme de lâinnovation est donc claire de nouveaux contenus peuvent venir enrichir indĂ©finiment le savoir initiatique tant quâils prennent bien la forme du savoir lĂ©guĂ© par les ancĂȘtres formes stĂ©rĂ©otypĂ©es dĂ©crites en dĂ©tail au prochain chapitre. Le savoir initiatique nâest donc pas un catalogue figĂ© de reprĂ©sentations collectives mais au contraire le lieu dâune articulation entre Ă©laborations personnelles et formes traditionnelles. Je rejoins sur ce point les analyses de P. Boyer 1980 lâenseignement des aĂźnĂ©s sert Ă inculquer aux novices la grammaire des rapports entre symbolisme individuel et tradition. Le savoir initiatique est donc plus un mĂ©ta-savoir une forme spĂ©cifique dâĂ©noncĂ©s quâun vĂ©ritable savoir un corpus dâĂ©noncĂ©s. 19 La sociĂ©tĂ© initiatique Bwete est en fait un rĂ©seau de communautĂ©s locales Ă la fois autonomes et e ... 34Ă force de circuler, se transformer et se contredire, les Ă©noncĂ©s du savoir initiatique paraissent en dĂ©finitive flotter sans que lâon sache bien Ă qui les attribuer au-delĂ de leur pure performance par un locuteur singulier invention individuelle, reprĂ©sentation collective Ă©manant de la communautĂ© locale, de la branche ou de la sociĂ©tĂ© initiatique ? Et faut-il derriĂšre cela entendre le discours anonyme de la culture du locuteur ou de lâethnie dâorigine de la branche initiatique ? Les Ă©noncĂ©s du savoir initiatique semblent en dĂ©finitive faire partie de formations collectives intermĂ©diaires, sorte de culture initiatique spĂ©cialisĂ©e mais inĂ©galement distribuĂ©e entre les acteurs et possĂ©dant un fort coefficient de dispersion19. Câest donc moins une cosmologie indigĂšne bien ordonnĂ©e quâun ensemble inventif et complexe mais faiblement systĂ©matisĂ© » creative and complex yet poorly systematized », pour reprendre une expression de F. Barth 1975 222 Ă propos des Baktaman qui convient fort bien au Bwete. Le terme savoir initiatique » ne doit donc pas ĂȘtre pris en son sens littĂ©ral de systĂšme de connaissances portant sur le monde, mais plutĂŽt comme une catĂ©gorie autochtone ou un raccourci commode pour dĂ©signer lâensemble hĂ©tĂ©rogĂšne des Ă©noncĂ©s divulguĂ©s dans le contexte spĂ©cifique du bwΔnzΔ. 35Et il ne faudrait pas croire que cette non-systĂ©maticitĂ© du savoir initiatique provienne de la dĂ©gradation irrĂ©versible dâune tradition mythique et rituelle autrefois harmonieuse mais dont le temps violent de lâhistoire nâaurait laissĂ© que des lambeaux dĂ©chiquetĂ©s. Comme si le Bwete nâĂ©tait plus aujourdâhui que le reflet dĂ©gradĂ© de son propre passĂ©. Cette conception entropique est parfois relayĂ©e par lâidĂ©ologie autochtone qui affirme que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes en ont toujours su plus. Ce jugement, tout relatif, ne fait en rĂ©alitĂ© que rĂ©affirmer la place constitutive des ancĂȘtres dans le Bwete. LâidĂ©ologie initiatique repose en effet sur un enchantement ou un rĂ©-enchantement systĂ©matique du passĂ©, qui survalorise les ancĂȘtres et les anciens sur le mode nostalgique de la perte irrĂ©mĂ©diable. Sans aucun doute, bien des Ă©lĂ©ments rituels et mythiques ont dĂ» disparaĂźtre, mais dâautres ont Ă©tĂ© introduits et le sont continuellement. Le Bwete, aujourdâhui bien vivant au Gabon, nâest pas un conservatoire figĂ© du passĂ©, mais une tradition en perpĂ©tuelle transformation. LâunitĂ© du Bwete nâexiste ainsi que comme lâhorizon inaccessible de lâenseignement initiatique loin dâĂȘtre le produit de la dĂ©tĂ©rioration du temps, lâaspect fragmentaire du Bwete permet de faire de lâacquisition du savoir initiatique une tĂąche proprement interminable. LE BWETE NE FINIT JAMAIS » 20 Comme lâĂ©crit P. Boyer 1980, si lâinitiĂ© nâen sait pas plus que le profane sur le monde, il envi ... 36Lâune des formules favorites des initiĂ©s affirme que dans le Bwete, tout a une explication ». Les MitsÉgÉ assurent mĂȘme que câest Ă cause de cela quâils ont longtemps refusĂ© lâĂcole des Blancs, persuadĂ©s de la supĂ©rioritĂ© du savoir transmis dans le Bwete. Le Bwete possĂšde en effet la propension Ă absorber la moindre chose pour en faire une entrĂ©e du savoir initiatique il est censĂ© pouvoir rendre raison de la feuille que le vent fait bouger ou du chien qui aboie. Les initiĂ©s ne sâintĂ©ressent cependant pas Ă ces phĂ©nomĂšnes pour eux-mĂȘmes, et ne cherchent pas Ă Ă©noncer quelque chose de leur nature. Ils ne les intĂšgrent au Bwete que pour leur donner la forme canonique du savoir initiatique, les insĂ©rant dans des Ă©noncĂ©s stan dardisĂ©s20 Le Bwete arrache au monde des items pour en faire la matiĂšre dâĂ©nigmes, dâhomologies secrĂštes ou de rĂ©cits dâorigine. 37On est lĂ exactement dans ce que D. Sperber appelle le savoir ou dispositif symbolique Sperber 1974. Le savoir symbolique est infini et semble porter sur le monde comme le savoir encyclopĂ©dique. En rĂ©alitĂ©, il ne porte pas sur les phĂ©nomĂšnes mais seulement sur leurs reprĂ©sentations. Un Ă©noncĂ© symbolique est une reprĂ©sentation mise entre guillemets pour faire lâobjet dâune seconde reprĂ©sentation. Si dans le Bwete, tout possĂšde une explication, câest que tout item peut faire lâobjet dâune mise entre guillemets dans le savoir initiatique. Un vulgaire caillou y acquiert des significations cachĂ©es dâoĂč vient ce caillou ? qui a fait le premier caillou ? dans quel village ? Ă quelle partie du corps renvoie-t-il ? Et chaque item possĂšde toujours plusieurs entrĂ©es dans le savoir initiatique et ne reçoit jamais une valeur unique le chasse-mouches a pour analogue la main, la tĂȘte et les cheveux, ou la queue du porc-Ă©pic ; le corps de garde, câest un homme courbĂ© ou un Ă©lĂ©phant. 21 F. Barth relevait la mĂȘme structure feuilletĂ©e dans le savoir initiatique des Baktaman, la compara ... 38Cette polysĂ©mie est structurĂ©e par lâordre des secrets, selon la mĂ©taphore autochtone de la profondeur qui organise la progression de lâenseignement initiatique. Ce qui a le plus de valeur, câest lâorigine go ebando et le fond go tsina dâune chose. La mĂ©taphore renvoie aux paquets-fĂ©tiches du Bwete, mĂ©ticuleusement emballĂ©s dans des feuilles, des tissus ou des raphias, solidement ligotĂ©s, puis cachĂ©s au fond des corbeilles en rotin ou des besaces pΔngΔ. Divulguer un secret, câest ainsi ouvrir le pΔngΔ » ou dĂ©faire le paquet ». Et recevoir le dernier secret, câest voir enfin le fond du sac ». Mais la mĂ©taphore de la profondeur renvoie Ă©galement Ă la forĂȘt plus on sây enfonce, plus les secrets y sont importants â dâoĂč la valeur symbolique des pygmĂ©es et du campement de chasse. Le savoir initiatique possĂšde ainsi une structure feuilletĂ©e en niveaux de profondeur21. Lâenseignement initiatique se prĂ©sente comme un approfondissement indĂ©fini du secret chaque signification secrĂšte appelle toujours une autre explication plus profonde. 39Ceci apparaĂźt bien dans un trait singulier du savoir initiatique. Nombre des entrĂ©es de ce savoir font lâobjet dâun dĂ©doublement systĂ©matique les initiĂ©s leur octroient un deuxiĂšme nom quâils accolent au premier par la conjonction na. Nzimbe lieu secret devient Nzimbe na Makaka. Mabundi femme initiĂ©e devient Mabundi na Modanga. Ndea branche rituelle devient Ndea na Disanga. Le principe est simple X, câest en fait X na Y. Or, ce second terme possĂšde gĂ©nĂ©ralement une signification obscure, et nâa parfois mĂȘme aucune signification prĂ©cise. Ainsi, selon mon interlocuteur, Makaka dĂ©signe la mĂȘme chose que Nzimbe mais sous une appellation plus secrĂšte ». Il ne sâagit donc pas de qualifier un terme pour le prĂ©ciser, mais bien au contraire de lâobscurcir en lui adjoignant un vocable plus mystĂ©rieux. 40Le procĂ©dĂ© va parfois plus loin encore. Selon un mythe initiatique, la genĂšse de lâhomme sâest dĂ©roulĂ©e au bord dâune riviĂšre appelĂ©e Ngobwe. Câest ce que mon interlocuteur mâa dâabord rĂ©vĂ©lĂ©. Puis, se livrant Ă une vĂ©ritable mise en scĂšne du dĂ©voilement progressif du secret, il est revenu Ă plusieurs reprises me prĂ©ciser ce nom, ajoutant dâautres termes jusquâĂ ce que la riviĂšre devienne Ngobwe na Gedemba na Makube mabae na Minzonzi na Tongo. Chacun des noms auxiliaires, plus secret que le prĂ©cĂ©dent, Ă©tait censĂ© dĂ©signer un affluent de la riviĂšre principale. Dans le Bwete, connaĂźtre une chose, câest en effet connaĂźtre son origine. Pour une riviĂšre, cela revient donc Ă dĂ©terminer dâoĂč provient son eau, câest-Ă -dire Ă connaĂźtre le nom de ses affluents. Mais il faudrait pouvoir remonter jusquâĂ la source, et en rĂ©alitĂ© jusquâĂ la premiĂšre goutte dâeau. Lâadjonction de noms est donc virtuellement indĂ©finie chaque ajout augmente la valeur secrĂšte du nom, mais appelle aussitĂŽt un nouvel ajout. 22 Comme lâĂ©crit F. Barth the principle of symbolic substitution is used to augment the secrecy a ... 41Il nây a donc aucun point dâarrĂȘt Ă lâacquisition du savoir initiatique. Nombre de formules initiatiques soulignent bien cela le Bwete ne finit jamais », Bwete gemanΔ » le Bwete est intarissable. Le Bwete, câest la mer ou le geliba, Ă©tendue dâeau profonde qui ne peut jamais tarir. De mĂȘme, lâenseignement du Bwete est inexhaustible comme les taches de la panthĂšre ou les Ă©cailles du python quâon ne peut pas compter. En effet, le jeu de lâinterprĂ©tation exĂ©gĂ©tique est proprement interminable puisquâil se nourrit de lui-mĂȘme. Les associations analogiques multiplient Ă lâinfini les connexions entre les diffĂ©rents items du savoir initiatique, mais elles nâexpliquent rien. On ne sort jamais de la forme du savoir initiatique. Lâenseignement des aĂźnĂ©s ne consiste donc pas en un dĂ©voilement progressif dâun systĂšme de plus en plus cohĂ©rent. Câest au contraire un obscurcissement progressif Ă travers diffĂ©rentes couches symboliques22. 23 Ce quâavait bien vu G. Simmel dans Secret et sociĂ©tĂ©s secrĂštes 1996 93-94. 24 La mĂ©taphore du puzzle est ici appropriĂ©e, si lâon veut bien y entendre toutes les connotations du ... 42Cet approfondissement interminable du secret est isomorphe Ă la hiĂ©rarchie initiatique. Les aĂźnĂ©s soulignent avec insistance que certains secrets sont trop profonds pour les cadets qui nâont pas encore franchi telle ou telle Ă©tape initiatique. Le secret vaut donc autant entre initiĂ©s quâĂ lâĂ©gard des profanes sĂ©paration absolue et formelle Ă lâĂ©gard des profanes frontiĂšre externe, sĂ©paration continue et relative entre initiĂ©s frontiĂšre interne23. Ce nâest quâentre nyima quâil nây a en principe plus aucun secret deux pĂšres initiateurs peuvent tout se dire. Ă qui connaĂźt beaucoup, on dit beaucoup ; mais Ă qui connaĂźt peu, on dit peu. De lĂ finalement le caractĂšre dĂ©ceptif du savoir initiatique. Les aĂźnĂ©s font tourner les cadets en rond avant de leur divulguer des secrets qui peuvent nâĂȘtre que des mensonges, des histoires destinĂ©es Ă embrouiller les enfants »24. Il est alors impossible de dĂ©terminer au final si lâon peut prendre pour argent comptant une rĂ©vĂ©lation ou si lâon est en train de se faire berner une fois de plus. 43Chaque sĂ©ance au bwΔnzΔ entraĂźne ainsi sa part de doute et dâinsatisfaction. Toute divulgation dâun secret met en scĂšne une rĂ©tention qui en constitue le revers nĂ©cessaire je vais tâouvrir le paquet du Mwiri. Mais je te donne seulement les trois-lĂ [lâexplication des trois scarifications initiatiques au poignet] mais pas celui-lĂ [la marque du coude]. Je ne veux pas trop parler lâaffaire lĂ . Il y a des choses que je cache pour les donner Ă mes fils. » Au moment mĂȘme oĂč il est divulguĂ©, le savoir initiatique est prĂ©sentĂ© comme inadĂ©quat et insuffisant. Lâenseignement initiatique ne repose donc pas sur un contrat tacite de comprĂ©hension comme la conversation ordinaire. Il prĂ©suppose au contraire quâune comprĂ©hension totale est impossible. 44Pris entre les deux principaux leitmotivs de lâenseignement initiatique â dans le Bwete, tout a une explication » et le Bwete ne finit jamais »â, lâinitiĂ© fait en dĂ©finitive lâĂ©preuve dâun savoir Ă©nigmatique qui ne sâĂ©claircit pas au fur et Ă mesure de sa divulgation, mais qui lui fait miroiter lâexistence dâune vĂ©ritĂ© dĂ©sirable et cependant toujours ajournĂ©e. LâintĂ©rĂȘt portĂ© au savoir initiatique se nourrit ainsi paradoxalement de la dĂ©ception, du doute, de lâambivalence et de lâinsatisfaction. Plus lâinitiĂ© sâenfonce et sâempĂȘtre dans les profondeurs secrĂštes du Bwete, plus le fond semble reculer, mais plus aussi cela renforce sa conviction quâil y a une vĂ©ritĂ© plus importante au-delĂ de ce quâil a pu voir ou savoir. Câest bien ce quâon peut appeler un piĂšge Ă pensĂ©e, une chausse-trape de plus sur le chemin du Bwete. 45Un mĂȘme principe dâinachĂšvement se retrouve souvent dans les contes Ă©piques au Gabon. Ainsi, Mumbwanga conte bapunu procĂšde de digression en digression, littĂ©ralement de fourche dipaku en fourche Kwenzi Mikala 1997. Si bien quâil est rĂ©putĂ© ne jamais finir JusquâĂ la mort, le Mumbwanga ne finira pas. » Le conteur sâarrĂȘte avec le chant du coq au matin la rĂ©citation est toujours nocturne sans avoir vĂ©ritablement achevĂ© son histoire Ă tiroirs. Le terme de la rĂ©citation est donc en mĂȘme temps une promesse de continuation, puisque les raisons circonstancielles de lâarrĂȘt du conteur sont extĂ©rieures Ă la logique interne du rĂ©cit Je mâarrĂȘte lĂ , mais le Mumbwanga ne finira pas. » La mĂȘme structure sans fin se retrouve dans Bitola conte Ă©pique des Bavove, mais aussi dans les Ă©popĂ©es du mvĂ«t des Fang dont P. Boyer 1988 a bien mis au jour les emboĂźtements baroques ». Le conte ne sâarrĂȘte accidentellement quâavec le terme de la sĂ©ance de rĂ©citation et finalement avec la mort du conteur. De mĂȘme, le savoir initiatique sâinterrompt artificiellement avec la fin du bwenze, et ne cesse en rĂ©alitĂ© quâavec le dernier souffle de lâinitiĂ© le Bwete ne finit jamais, sauf le jour de la mort ». 25 Ce que F. Barth avait dĂ©jĂ repĂ©rĂ© chez les Baktaman the value of information seemed to be rega ... 46Mais la mort nâest pas seulement le terme accidentel du savoir ; elle est aussi le moment essentiel de sa divulgation. Dans le Bwete, la valeur dâun secret tient moins Ă son contenu rĂ©el quâau fait quâil soit hors de portĂ©e dâun certain nombre de personnes. Valeur et diffusion du secret sont donc inversement proportionnelles. Pousser cette logique jusquâau bout conduit au paradoxe du maximum le plus grand secret est celui quâune seule personne possĂšde et quâelle ne transmet pas25. Les initiĂ©s du Bwete font de cette antinomie le problĂšme central de la transmission du savoir initiatique. Si le savoir nâest pas transmis, la survie intergĂ©nĂ©rationnelle du Bwete est menacĂ©e. Mais si on le divulgue trop facilement Ă trop dâinitiĂ©s, ce savoir perd de sa valeur. Cette Ă©conomie du secret permet de comprendre le rĂŽle vĂ©ritable de la feuille aide-mĂ©moire tangimina et du paiement du savoir dire un secret, câest le dĂ©valuer et donc le perdre. Ce drame de la transmission du savoir est gĂ©nĂ©ralement formulĂ© comme un conflit entre gĂ©nĂ©rations les jeunes gaspillent le Bwete, les anciens refusent de donner le Bwete. Le vieux, câest celui qui sait mais ne dit presque rien Moi, je ne dis rien ou peut-ĂȘtre deux mots seulement. Les gens, ils savent dĂ©jĂ que je suis kÉkÉ Kombi [un ancien du Bwete] ». 26 Sâil faut toujours garder au moins un secret par-devers soi, câest aussi pour ne pas donner prise ... 47Afin dâĂ©viter Ă la fois la dĂ©valorisation de son savoir initiatique pour cause de transmission et sa disparition pour cause de rĂ©tention, un pĂšre initiateur doit alors attendre le jour de sa propre mort pour divulguer ses secrets de plus grande valeur. Et sâil meurt sans avoir eu lâoccasion de transmettre ce secret, il le dĂ©voilera post mortem dans un message onirique adressĂ© Ă son hĂ©ritier. Les plus grands secrets ne se disent donc quâĂ lâagonie Le maĂźtre a toujours un secret pour lui-mĂȘme personnel. Câest peut-ĂȘtre le jour oĂč il voit quâil ne peut plus vivre quâil va le dire Ă quelquâun. Mais tant quâil vit encore, câest avec lui dans la tĂȘte. Toujours une derniĂšre botte secrĂšte. Les enfants, tu vas leur parler des choses qui sont en haut. Mais en bas en bas, tu es obligĂ© de garder ça pour toi-mĂȘme. JusquâĂ ce que tu voies que tel enfant est assez mĂ»r, ou bien le jour de ta mort, tu vas lui lĂ©guer telle chose. »26 48Le rapport entre secret et mort est donc au principe de la logique de circulation du savoir initiatique. Lâultime divulgation indĂ©finiment diffĂ©rĂ©e garantit Ă la fois la pĂ©rennitĂ© et la valorisation du Bwete. Câest le sens cachĂ© de lâexpression le Bwete ne finit jamais, sauf le jour de la mort ». RĂ©tention et divulgation sont ainsi les pulsations Ă©lĂ©mentaires qui scandent la circulation des Ă©noncĂ©s initiatiques.
PARIS Sipa â Soixante-dix ans aprĂšs la rafle, Michel Muller se souvient encore de ces six jours qu'il a passĂ©s au VĂ©lodrome d'Hiver la chaleur Ă©touffante sous la verriĂšre, le bruit infernal qui rĂ©sonnait et l'odeur Ă©pouvantable qui rĂ©gnait. Il avait sept ans et demi. Ce qui l'a frappĂ© Ă son arrivĂ©e, c'est la tour Eiffel, situĂ©e juste Ă cĂŽtĂ© "Je l'avais jamais vue aussi grande, c'Ă©tait immense". Depuis MĂ©nilmontant, oĂč sa famille habitait durant la guerre, il apercevait la tour de fer, mais toute petite. Les 16 et 17 juillet 1942, environ juifs avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en rĂ©gion parisienne sur instruction du gouvernement de Vichy. Plus de d'entre eux, en majoritĂ© des enfants, allaient ĂȘtre parquĂ©s plusieurs jours au Vel d'Hiv' Ă Paris. Michel Muller se rappelle surtout l'inconfort des lieux. La verriĂšre du Vel d'Hiv' "diffusait la chaleur mais aussi le bruit". "Tout rĂ©sonnait ... c'Ă©tait infernal", a-t-il confiĂ© dans un entretien tĂ©lĂ©phonique Ă Sipa. Les lampadaires Ă©clairaient la foule "nuit et jour". Des toilettes, bouchĂ©es, Ă©manait une "odeur Ă©pouvantable" mĂȘlant urine, excrĂ©ments et grĂ©sil, un dĂ©sinfectant. MalgrĂ© ces conditions, le vĂ©lodrome a servi de terrain de jeu aux enfants. Sa piste en bois avait des "virages trĂšs relevĂ©s, presque verticaux - c'Ă©tait magnifique", dĂ©crit le septuagĂ©naire. Il raconte qu'avec des copains rencontrĂ©s sur place, ils avaient trouvĂ© des dossards de coureurs "on descendait les pistes". Le petit Michel, sept ans et demi, ne comprenait pas trĂšs bien pourquoi il Ă©tait enfermĂ© lĂ avec sa soeur Annette, neuf ans, et leur mĂšre. "Je me demandais ce qui se passait", dit-il, en assurant pourtant "Ă©tant avec ma mĂšre, je n'avais pas peur". Son pĂšre, immigrĂ© juif polonais, s'Ă©tait cachĂ© la veille de la rafle car le bruit courait d'une vague d'arrestations imminente; les prĂ©cĂ©dentes opĂ©rations n'avaient visĂ© que des hommes. "On ne pouvait pas imaginer qu'on allait arrĂȘter des femmes, des enfants, des vieillards", souligne M. Muller. Michel, Annette, leurs frĂšres Henri et Jean, ĂągĂ©s de 11 et 10 ans, et leur mĂšre ont Ă©tĂ© emmenĂ©s Ă la Bellevilloise, une salle de MĂ©nilmontant utilisĂ©e comme "centre de tri". "Les familles qui avaient un pĂšre prisonnier de guerre Ă©taient sursitaires et les autres partaient", explique-t-il. Sa mĂšre a demandĂ© Ă une voisine dont le mari Ă©tait prisonnier de faire passer ses deux aĂźnĂ©s pour ses propres fils, exfiltrant ainsi Henri et Jean. Mme Muller et ses deux derniers ont Ă©tĂ© conduits au Vel d'Hiv', puis transfĂ©rĂ©s au bout de six jours Ă Beaune-la-Rolande Loiret. Dans ce camp, "on avait chaud et soif", se remĂ©more Michel. AprĂšs environ deux semaines, sa mĂšre a Ă©tĂ© envoyĂ©e vers une destination inconnue, avec d'autres adultes et des adolescents de plus de 14 ans. De cette sĂ©paration, il garde "un souvenir effroyable". "On hurlait", dit-il de lui-mĂȘme et des autres enfants. "On essayait de s'accrocher Ă nos mĂšres". Les gardes "ont essayĂ© de nous sĂ©parer avec une lance Ă eau", relate-t-il. Les cris ne cessant pas, ils ont fait venir Ă l'entrĂ©e du camp une voiture allemande Ă©quipĂ©e d'une mitrailleuse. "Un silence de mort" s'est alors abattu "on s'est tu, elles sont montĂ©es dans les camions et elles sont parties". AprĂšs la guerre, il apprendra que sa mĂšre est morte Ă Auschwitz. Le petit garçon est restĂ© encore deux semaines Ă Beaune-la-Rolande avec sa soeur, malade. Il se dĂ©brouillait pour lui apporter Ă manger "on n'avait pas de gamelles, c'Ă©taient des boĂźtes de conserve". "On se cherchait les poux", raconte-t-il sur le ton de la plaisanterie, en prĂ©cisant parler au sens propre et non figurĂ©. Sa voix devient moins enjouĂ©e lorsqu'il Ă©voque la tonte. De honte, il a dissimulĂ© son crĂąne sous un bĂ©ret "c'est ce qui m'a le plus choquĂ© pendant cette pĂ©riode, l'humiliation". Michel et Annette ont ensuite Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s au camp de Drancy. Ils Ă©taient dĂ©tenus dans un Ă©tage oĂč il n'y avait que des enfants. "Il n'y avait rien, on Ă©tait Ă mĂȘme le bĂ©ton", dĂ©peint M. Muller. Ses seuls souvenirs l'appel quotidien et la crainte d'ĂȘtre dĂ©portĂ©. "On ne savait pas oĂč, mais on savait que c'Ă©tait l'horreur", souffle-t-il "pour PitchipoĂŻ, comme on disait". Son pĂšre a revu un homme qu'il connaissait de son adolescence en Pologne et qui collaborait en France avec les nazis. Il lui a donnĂ© de l'argent pour qu'il obtienne la libĂ©ration de ses proches. "Pour ma soeur et moi, ça a marchĂ© parce que les Allemands n'envisageaient pas de dĂ©porter les enfants tout de suite ... Pour ma mĂšre, c'Ă©tait trop tard", dĂ©plore M. Muller. "On a Ă©tĂ© sauvĂ©s Ă quelques jours prĂšs". Michel et Annette ont Ă©tĂ© conduits Ă l'asile Lamarck, dans le nord de Paris, mais le directeur a refusĂ© de les remettre Ă leur pĂšre. Ce dernier a alors demandĂ© Ă une nonne d'intervenir. Soeur Clotilde les a cachĂ©s dans un orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine Hauts-de-Seine, avec leurs frĂšres Jean et Henri. Jusqu'Ă la fin de la guerre. cb/sb
Le 09/02/2015 Ă 945 MAJ Ă 1731Une marche blanche Ă la mĂ©moire de Patricia Bouchon, le 14 fĂ©vrier 2012. - AFPPatricia Bouchon, une mĂšre de famille sans histoires, avait Ă©tĂ© retrouvĂ©e morte en fĂ©vrier 2011 Ă Bouloc, en Haute-Garonne, aprĂšs ĂȘtre partie courir, comme chaque matin. Le suspect, interpellĂ© lundi matin, avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© entendu dans ce homme, qui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă vue dans l'enquĂȘte sur le meurtre de la joggeuse Patricia Bouchon en fĂ©vrier 2011 Ă Bouloc, en Haute-Garonne, a Ă©tĂ© interpellĂ© lundi en examenSelon nos informations, le suspect a Ă©tĂ© mis en examen pour homicide volontaire, ce lundi en dĂ©but d'aprĂšs-midi, avant d'ĂȘtre placĂ© en dĂ©tention provisoire. Il ne serait pas passĂ© aux aveux. L'homme, ĂągĂ© de 35 ans, aurait Ă©tĂ© reconnu par plusieurs tĂ©moins comme Ă©tant l'homme du portrait-robot, diffusĂ© aprĂšs les faits. EmployĂ© du bĂątiment, le suspect vivrait repliĂ© sur lui-mĂȘme et serait toxicomane, dĂ©crit comme ayant, parfois, un comportement agressif."Ce suspect avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© entendu dans cette enquĂȘte. Le temps de sa garde Ă vue Ă©tant quasiment expirĂ©, il devrait ĂȘtre dĂ©fĂ©rĂ© dans les plus brefs dĂ©lais" devant la justice, a expliquĂ© une source proche du dossier, confirmant une information du site internet de la DĂ©pĂȘche du suspect dĂ©jĂ entendu"Ce suspect avait Ă©tĂ© auditionnĂ© une premiĂšre fois en octobre 2011 dans le cadre des investigations des enquĂȘteurs", a prĂ©cisĂ© une autre source. "Il a ensuite Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă vue en janvier et en juin 2014, aprĂšs avoir Ă©tĂ© reconnu par plusieurs tĂ©moins comme l'homme du portrait-robot diffusĂ© en 2013", a-t-elle portrait-robot avait Ă©tĂ© Ă©laborĂ© dĂšs le dĂ©but de l'enquĂȘte sur la base du tĂ©moignage d'un automobiliste qui avait remarquĂ© une Renault Clio de premiĂšre gĂ©nĂ©ration immobilisĂ©e, sans lumiĂšre. Il avait alors aperçu le conducteur Ă la lumiĂšre de ses phares, vers 4h30 sur une petite route proche de Bouloc, lĂ oĂč Patricia Bouchon disparaissait cette mĂȘme nuit du 14 fĂ©vrier 2011, lors de son procureur s'exprime Ă 16h30Dans cette affaire, plus d'une dizaine de personnes avaient Ă©tĂ© placĂ©es en garde Ă vue par les gendarmes de la section de recherches de Midi-PyrĂ©nĂ©es, avant d'ĂȘtre mis hors de l'issue de multiples vĂ©rifications, "aucun lien n'avait pu ĂȘtre Ă©tabli entre cet homme et l'affaire de Bouloc", avait alors dĂ©clarĂ© le procureur de Toulouse de l'Ă©poque, Michel procureur de la RĂ©publique de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, a annoncĂ© la tenue d'une confĂ©rence de presse lundi vers mĂšre de famille sans histoiresĂgĂ©e de 49 ans, Patricia Bouchon, secrĂ©taire dans un cabinet d'avocats toulousains et mĂšre de famille sans histoires, Ă©tait partie le 14 fĂ©vrier 2011 vers 4h30, comme chaque matin, faire son jogging autour de Bouloc, Ă 25 km au nord de Toulouse. Cette femme mince de 1,60 mĂštre et 50 kilos, aux cheveux chĂątain clair, n'est jamais corps n'a Ă©tĂ© retrouvĂ© qu'un mois et demi plus tard dissimulĂ© dans un conduit d'eau sous une petite route Ă 14 km de chez elle. Patricia Bouchon avait eu les vertĂšbres et le crĂąne enfoncĂ©s par des coups. Son meurtrier avait aussi essayĂ© de l'Ă©trangler, mais n'aurait pas abusĂ© d'elle. Dans cette affaire, une dizaine de personnes avaient Ă©tĂ© placĂ©es en garde Ă vue par les gendarmes de la section de recherches de Midi-PyrĂ©nĂ©es, avant d'ĂȘtre mis hors de cause.
Un crĂąne ancien, cachĂ© par une famille depuis prĂšs de 90 ans, pourrait ĂȘtre la clĂ© permettant aux chercheurs d'identifier une nouvelle espĂšce humaine. Le crĂąne a Ă©tĂ© donnĂ© Ă un musĂ©e universitaire il y a Ă peine trois ans, et les rĂ©sultats dâune analyse minutieuse viennent dâĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©s. Ce fossile incroyable, connu sous le nom d'Homo longi ou âHomme dragonâ ou âHomme de Harbinâ fait en rĂ©alitĂ© partie d'une nouvelle espĂšce humaine, et les chercheurs affirment qu'il est l'ancĂȘtre le plus proche d'Homo Sapiens. L'Homme Dragon serait donc un parent encore plus proche que lâhomme de NĂ©andertal ou lâHomo erectus, selon une Ă©tude publiĂ©e dans The Innovation. Il s'agit d'informations capitales, qui vont changer ce que nous savons sur lâĂ©volution humaine. âEn termes de fossiles des derniers millions dâannĂ©es, câest lâun des plus importants jamais dĂ©couvertsâ, dĂ©clare le professeur Chris Stringer du MusĂ©e dâhistoire naturelle de Londres, qui faisait partie de lâĂ©quipe de recherche. âCe que nous avons ici est une branche sĂ©parĂ©e de lâhumanitĂ© qui nâest pas en voie de devenir Homo sapiens, mais reprĂ©sente une longue lignĂ©e sĂ©parĂ©e qui a Ă©voluĂ© dans la rĂ©gion pendant plusieurs centaines de milliers dâannĂ©es et a finalement disparu.â Ce crĂąne humain Ă©tant l'un des plus complets jamais dĂ©couverts, les chercheurs en Chine Ă©taient ravis de la quantitĂ© de dĂ©tails quâils ont pu observer. Le crĂąne indique par exemple qu'Homo Longi avait un front Ă©pais, des orbites carrĂ©es, une bouche large et des dents surdimensionnĂ©es. Le crĂąne lui-mĂȘme est Ă©galement assez grand par rapport Ă dâautres espĂšces humaines, bien que le cerveau soit Ă peu prĂšs de la taille de la nĂŽtre. Le professeur Qiang Ji de lâUniversitĂ© Hebei Geo le dĂ©crit comme âune combinaison en mosaĂŻque de caractĂ©ristiques primitives et plus modernes, se dĂ©marquant de toutes les autres espĂšces humaines.â Et ce qui est aussi remarquable que cette nouvelle, câest la maniĂšre dont le crĂąne a Ă©tĂ© dĂ©couvert , et la raison pour laquelle il est restĂ© cachĂ© si longtemps. Des ouvriers ont trouvĂ© le crĂąne en 1933 alors quâils travaillaient sur la riviĂšre Songhua Ă Harbin, âla RiviĂšre du Dragon Noirâ, dâoĂč le nom de l'Homme dragon. Ă lâĂ©poque, cette partie de la province la plus au nord de la Chine, Heilongjiang, Ă©tait sous l'occupation japonaise. Pour garder le crĂąne hors des mains des Japonais, l'un des travailleurs lâa fait passer clandestinement chez lui et lâa cachĂ© dans un puits familial pendant plus de 80 ans. Câest seulement sur son lit de mort, en 2018, quâil a rĂ©vĂ©lĂ© lâhistoire Ă son petit-fils, qui a ensuite apportĂ© le prĂ©cieux artĂ©fact dans un musĂ©e. Bien quâil puisse sembler incroyable que nous dĂ©couvrions un fossile de cette ampleur, les fouilles en Chine nâont pas Ă©tĂ© aussi Ă©tendues que dans dâautres rĂ©gions comme lâAfrique. Cela signifie quâil y aura sĂ»rement dâautres trĂ©sors cachĂ©s qui nâattendent que dâĂȘtre dĂ©couverts. Remerciements [BBC, The Guardian] Articles Similaires Des Scientifiques Font Revivre une Plante Morte il y a 32 000 Ans GrĂące au PergĂ©lisol de SibĂ©rie Des ArchĂ©ologues DĂ©couvrent Accidentellement 250 Tombes TaillĂ©es Dans la Roche en Egypte LâHistoire de Lyuba le bĂ©bĂ© Mammouth de 42 000 ans La Grotte de Lascaux Un Site Historique aux Quatre Vents
a la recherche du savoir dissimulé dans le crane